Faire que le pass passe ?

Faire que le pass passe ?

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Il est passé par ici, il ne repassera pas par-là : le pass divise. Mais il existe d’autres outils, véritables passe-partout, pour renouer avec l’entente !

Il passe de main en main à l’entrée des lieux de loisirs et de culture, va et vient sur les terrasses des cafés et des restaurants. Il passe et repasse entre les allées de certains grands magasins, mais ne passera pas par les bancs de l’école… Depuis son entrée en vigueur dans l’Hexagone, le pass sanitaire est au centre de toutes les discussions. De toutes les tensions ?  C’est en tout cas le sentiment exprimé par 41% des Français*. Des dîners qui « tournent au vinaigre » aux « vacances chez son frère annulées faute d’être vacciné », en passant par la rupture avec un cousin « endoctriné par son fil d’actualité » ou un conjoint « piqué » pour retrouver sa salle de sport préférée : les anecdotes affluent. Toutes témoignent de l’ambiance électrique qui règne, cet été, autour du barbecue. Mais pas seulement.

Le pass réactive aussi les clivages de classe au sein des hôpitaux entre médecins et personnel soignant. Les premiers, internes et externes compris, seraient, d’après une note de l’AP-HP, vaccinés complètement à 68% contre 37% pour le personnel dit non médical. Dans les entreprises, on redoute la rentrée de septembre. En cause ? La possibilité de suspendre les salariés non vaccinés. Quand ce ne sont pas les salariés eux-mêmes qui menacent de démissionner… Les fractures au sein de la société française sont telles que certains commentateurs se hasardent à parler de « giletjaunisation » de la crise. Comme si, finalement, la quatrième vague annoncée faisait peser moins un risque sanitaire qu’un risque relationnel.

Pas(s) pour moi

À moins peut-être de trouver un antidote. Comme 31% des Français* qui, pour éviter débats houleux et autres dialogues de sourds, ont décidé que le pass ne passerait pas par eux. Autrement dit, ne pas aborder le sujet pour avoir la paix. Et si, au contraire, nous faisions le pari de l’entente ? Une idée saugrenue ? Pas vraiment si l’on s’intéresse à la manière dont le pass est passé… dans la loi. De vifs échanges, les hémicycles du Sénat et de l’Assemblée n’ont, en effet, pas manqué au moment d’étudier le projet du gouvernement. Pourtant, malgré les divergences de points de vue et les oppositions, la Commission mixte paritaire des deux chambres s’est mise d’accord sur le texte à l’origine du pass. Preuve, s’il en fallait une, de l’importance d’une écoute mutuelle et respective pour désamorcer les conflits.

Néanmoins, la comparaison trouve vite ses limites. Comme toute décision politique, le pass résulte d’un compromis. Toutes les parties ont dû céder sur des points précis pour espérer que d’autres de leurs arguments soient retenus. Au détriment, de la qualité des relations interpersonnelles quotidiennes. Le compromis offre peu de secours à ceux qui voient le pass au mieux comme « le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ». Que faire, en effet, face à un tel changement de paradigme ? « Se résigner au pass pour se sentir à nouveau vivant » mais « laisser mourir » en route quelques-uns de ses idéaux ? Essuyer sans mot dire « les insultes » quand on « s’inquiète simplement pour la santé » d’un proche ? Se vacciner pour « ne pas risquer de perdre son job de serveur » ?  Le compromis laisse les individus bien démunis.

Passe-partout de la médiation

Et avec la sensation, qu’ils soient pour ou contre, de ne pas avoir le choix. Une contrainte d’autant plus difficile à accepter que la France est l’un des derniers pays à suivre le pass et dans des conditions plus étendues que chez la plupart de ses voisins. Cela explique sans doute la levée des étendards de la liberté, aux quatre coins du pays. Mais, si elle se retrouve sur toutes les lèvres, qu’en est-il vraiment de la liberté de décision ? Le pass sonne-t-il réellement le glas de notre libre-arbitre ? Pas nécessairement. À condition néanmoins d’oublier un instant injonctions familiales et réseaux sociaux pour se poser une seule et unique question : comment je ferais les choses naturellement ? 

Bien sûr, parfois, ce naturel n’est pas mobilisable. Ou du moins pas immédiatement puisqu’en face de nous se trouve un proche que l’on ne veut pas blesser, un ami que l’on ne veut pas perdre, un employeur que l’on ne veut pas contrarier… Dès lors, quels autres axes de communication utiliser ? C’est précisément dans ce genre de situations, quand le pass ne passe plus, que le relais peut être passé à la médiation. Cette dernière est une aide à l’exercice de son libre-arbitre. Comment ? En recherchant moins à trouver un accord, en fonction des enjeux et des intérêts, qu’à définir les projets relationnels de chacun. C’est donc aussi par cette liberté de décision assistée par un tiers et les outils de la médiation que passera la qualité relationnelle des prochains barbecues… en famille ou entre collègues !

Face à ces doutes, Accords Médiations met à votre disposition son savoir-faire. C’est pour vous que nous avons imaginé le programme de l’atelier “Ingénierie Relationnelle”.

* Enquête réalisée en ligne du 26 au 28 juillet 2021 par l’institut de sondages Ipsos auprès d’un échantillon représentatif de 1061 Français âgés de 16 à 75 ans +.

Marianne Fougère
Plume vagabonde et indépendante