Participer ou ne pas participer ? : Telle est la question ?

Participer ou ne pas participer ? : Telle est la question ?

Chaque mois, Accords Médiations vous propose

de décrypter une actualité ou un fait de société, et vous propose sa vision.


Une petite réflexion pour vous donner envie, peut-être, de vous associer à l’un ou l’autre de nos prochains événements ?

Des barbecues à n’en plus finir, des engueulades et des fous-rires, des micro-siestes et des maxi randonnées, les premiers pas du petit dernier, le dernier bain de l’été. La victoire des Espagnoles à la Coupe du monde de football, la défaite de l’opposition au Gabon, le coup d’éclat de Ségolène Royal, le coup d’État au Niger, les grands feux en Grèce, la douche froide pour l’équipe de France de basket, des baisers volés et des revers bien mérités. On pourrait continuer encore longtemps tant la liste des événements qui ont rythmé notre été semble longue. Parmi eux ? Un grand absent, tapi dans l’ombre des parasols, prêt à faire sortir les salles de rédaction de leur torpeur estivale : la rentrée et, avec elle, tout un flot d’événements plus ou moins anodins, plus ou moins notables.

Comme ces événements réguliers qui reviennent telle une ritournelle, universités d’été et rentrée des classes en tête. Comme ces événements professionnels auxquels vous croyez toujours échapper… et puis non, vous assisterez bien à ce symposium ou à cette convention. Comme ces événements médiatiques que sont la Coupe du monde de rugby ou les Jeux Olympiques de Paris. Les effets se font déjà ressentir et ce, alors même que ces grands rassemblements ne sont toujours pas advenus. 

Qu’est-ce qu’un événement ?

Or, par définition, un événement c’est justement ce qui advient. Étymologiquement, le vocable vient du latin evenire qui signifie sortir, avoir un résultat, se produire. L’événement, ainsi, survient de façon locale et contingente. Il peut nous prendre par surprise mais, à l’inverse de l’accident, il peut parfois être prédit. L’événement c’est ce qui arrive, ou dit de manière moins neutre, ce qui fait irruption.

Car un événement peut modifier les conditions d’existence des individus comme des collectivités. Ce n’est pas toujours le cas. Toutes les choses qui nous arrivent ne font pas toujours événement. Mais quand elles le font, c’est parce qu’elles introduisent un changement, créent une rupture, découvrent la réalité sous un angle différent. Et puisque “rien ne sera plus comme avant”, charge à nous de nous adapter, de modifier nos cadres de référence, de changer nos comportements ou nos manières de faire. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison que les marques et les entreprises rivalisent d’imagination pour organiser des événements ?

Pourquoi fait-on un évènement ?

Avec eux, elles espèrent partir à la rencontre de leur public. Elles aspirent à faire passer un message, à présenter un nouveau produit, à remercier les clients existants, à informer les prochains de leur existence, à fédérer leurs partenaires et collaborateurs. Et, parfois, tout ça en même temps, en un seul et même événement. Mais, peu importe ses objectifs, un événement n’est jamais gratuit. Peu importe le maniement plus ou moins aisé de la langue de bois, de tout événement est attendu un retour sur investissements. Peu importe les moyens à disposition, l’enjeu est de proposer une “expérience” digne de ce nom.

Sous couvert de jargon marketing, cette “expérience” invite à s’interroger sur les conditions de production des événements. “Faire vivre une expérience” suppose, en effet, de mobiliser des ressources, des équipes, des prestataires mais pas seulement. Une expérience n’est pas à sens unique. Elle est coproduite, coécrite, collaborative. En la vivant et en y participant, le public devient acteur et non plus seulement consommateur des événements qu’on lui proposerait comme sur un plateau.

C’est nous qui décidons !

Parler d’expérience cela revient donc à introduire une nouvelle grille de lecture. Face à l’événement-expérience deux choix possibles : le subir ou le vivre. À nous de décider alors si nous préférons demeurer objets malgré nous de ce qui nous arrive ou faire quelque chose de ce qui nous arrive. Bien sûr, la décision n’est pas toujours simple à prendre. Par manque d’accompagnement ou de reconnaissance, par absence de progrès ou d’issue favorable. Mais, il n’empêche, qu’un événement contient en lui de nouvelles perspectives, de nouveaux champs de possibles, de nouvelles formes de liberté, de nouveaux projets à venir. Avec à la clé ? L’opportunité d’échapper aux inflations de principes, aux diktats des “on a toujours fait comme ça”, aux impasses des procédures émoussées.

C’est pourquoi les crises font événement. En grec, krisis, la crise, associe les sens de “décision” et de “jugement”. Elle constitue en cela un événement tranchant et décisif, un moment de vérité. Réfléchir ainsi aux crises que nous traversons, comme se propose de le faire le prochain webinar organisé par Accords Médiations, c’est se mettre en capacité de créer un ordre des choses différent, d’ouvrir de nouveaux horizons, d’initier de nouvelles actions. Reste une dernière question à poser : est-ce que vous en serez ?!

 

Marianne Fougère

Plume vagabonde et indépendante